Le cinéma marocain à l'honneur du Festival "Côté court"

Depuis le 28 avril et jusqu'au 6 avril 2007, le Festival Côté Court diffuse des courts métrages marocains, à travers une carte blanche à la Cinémathèque de Tanger.

« Une décennie. C’est la période qui a vu radicalement changer le paysage cinématographi- que marocain. Né à la fin des années 60, le cinéma marocain est passé de l’héroïsme de ses débuts (une modernité esthétique revendiquée, pensée, et débattue) à une quasi disparition à la fin des années 80 et au début des années 90. Cette renaissance, mais il serait plus juste de parler de retour vers le «nouveau», se situe à la fois dans le sillage des origines (un cinéma dédié à l’errance comme condition de l’homme moderne) et dans les questions que génère la pratique contemporaine du cinéma lorsqu’elle croise la technologie : la vidéo et sa légèreté désinhibante. Ce que donnera à voir cette rétrospective, c’est précisemment toute la complexité de cette cinématographie lorsqu’elle s’incarne dans le film court. Une cinématographie hétérogène qui documente à la fois les états du Maroc contemporain et la permanence de son identité. Un cinéma errant parce qu’il s’invente entre deux, voire plusieurs pays. Un cinéma absolument moderne parce qu’il n’hésite pas à convoquer des pratiques issues du champ de l’art et de l’expérimental et à élargir le spectre du cinéma. Et surtout des films débordants de leur désir de cinéma, alors même que le Centre Cinémato- graphique Marocain s’engage dans la production, et que naît La Cinémathèque de Tanger. En définitive, ce dont il sera question pendant ces quelques jours, c’est de vitalité. Une vitalité en acte et en devenir.»

Texte de Bouchra Khalili, programmatrice de la Cinémathèque de Tanger

10 programmes, 34 films, 2 Tables rondes autour du cinéma marocain, voir programmation complète sur le site Côté court. Les films de ce festival de courts métrages sont projetés à Pantin, Saint-Denis, La Courneuve, Bobigny, Aubervilliers et Saint-Ouen. Renseignements : 01 48 46 95 08