Julien Dray et les ambitions de Ségolène Royal

11 janvier 2008

L'invité de PLURIEL, le club de la presse de Radio Orient cette semaine est

JULIEN DRAY, député socialiste de l'Essonne, porte-parole du PS

Avec Bruno Jeudy (Le Figaro), Michel Soudais (Politis) et Loïc Barrière (Radio Orient).

Une émission enregistrée à l'Institut du Monde Arabe et diffusée le vendredi 11 janvier 2008 à 18 heures.

Julien Dray réagira aux propos de Nicolas Sarkozy lors de sa conférence de presse de la rentrée. Il évoquera aussi son livre "Réglement de compte" chez Hachette Littérature. Il réagira aussi à la décision de Ségolène Royal de se porter candidate à la direction du PS.

Ségolène Royal a-t-elle raison de se porter candidate au poste de 1^ère secrétaire du PS :

Julien Dray : Quand on joue une finale, il faut la jouer en temps et en heure. Mais quand on vient la jouer après, s’il n’y a plus le public, plus les arbitres, s’il n’y a plus l’équipe en face, on a une difficulté. Il y avait une mayonnaise qui pouvait prendre après l’élection présidentielle, parce que c’était une forme de logique : la candidate devenait la patronne du Parti Socialiste. Mais à partir du moment où elle a donné une lecture extrêmement critique de sa campagne, où elle a désigné un certain nombre de responsables au parti socialiste (pas forcément à tort d’ailleurs), il y a forcément une situation qui est nouvelle. La situation nouvelle, c’est qu’aujourd’hui la candidature de Ségolène Royal à la tête du Parti socialiste n’est plus naturelle. La question qui est posée : est-ce que cette candidature va rouvrir une crise au Parti Socialiste ou est-ce qu’elle va la résorber ? Mon sentiment, c’est qu’elle va la rouvrir.

Est-elle en train d’essayer de couper l’herbe sous le pied de Bertrand Delanoë qui est occupé par les municipales ?

Julien Dray : C’est pour cela que je vous dis que quand on veut jouer la finale, on la joue en temps et en heure. Si elle avait été candidate au mois de juin, ça n’aurait pas été une candidature pour couper l’herbe sous le pied de quelqu’un. Cela aurait été dans la logique du dispositif de la campagne pour l’élection présidentielle, pour en tirer tous les bénéfices. Là, c’est devenir candidate pour empêcher d’autres de pouvoir émerger. Et les candidats qui sont là pour empêcher les autres de le devenir, ce n’est jamais bon. Parce que cela veut dire que de toute manière la guerre aura lieu. Comme je suis contre la guerre des chefs, je n’ai pas envie que quinze ans après, le Parti Socialiste fasse le Congrès de Rennes II.

PLURIEL, le club de la presse de Radio Orient, vendredi 11 janvier 2008 à 18 heures.

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