Après la lecture de "La Femme Fatale"...
Après le livre d'Eric Besson, celui d'Azouz Begag, "La Femme Fatale", ouvrage signé par deux excellentes journalistes du Monde, Ariane Chemin et Raphaelle Bacqué, promet d'être le nouveau best-seller politique (publié chez Albin Michel). Il s'agit pour les auteurs de raconter, de l'intérieur, la campagne de Sédolène Royal pour l'investiture socialiste, puis sa campagne face à Nicolas Sarkozy.
Les bonnes feuilles publiées dans Le Nouvel Obsvervateur avaient de quoi déclencher la curiosité du public : une crise conjugale, les enfants qui auraient été instrumentalisés par la candidate, la rivalité des équipes Hollande et Royal, le soutien discret de Bernard-Henri Lévy que la candidate aurait appelé jusqu'à vingt fois par jour (le philosophe l'aurait convaincu d'arborer un chignon lors d'une émission télévisée).
Hormis ces épisodes se voulant croustillants, le lecteur lambda, qui se plonge régulièrement dans la presse, n'apprendra pas grand chose. Dans ces pages, la candidate apparaît comme une victime des éléphants du Ps, tout en donnant le sentiment d'avoir improvisé sa campagne de bout en bout. Les passages vraiment intéressants et neufs concernent la prise de conscience de l'équipe de Ségolène Royal des atouts de l'outil Internet. Pour le reste, on est surtout dans l'anecdote. Et les acteurs politiques, de Julien Dray à Dominique Strauss-Kahn ou Jean-Pierre Chevènement, sont souvent caricaturés, réduits à leurs seules ambitions et à leurs petites rancoeurs. Difficile, après la lecture de ce livre, de dire si "La Femme Fatale" va nuire ou non aux projets de Ségolène Royal pour 2012.
L.B.